La sophrologie pour apprendre à gérer ses émotions – 1

Votre colère ou votre tristesse vous submergent par moment? Apprenez à mieux vivre et gérer vos émotions avec la sophrologie.

Quelques définitions en introduction

L’émotion, une réaction personnelle

Le sujet est moins évident qu’il pourrait y paraître, car les émotions appartiennent à notre sphère très privée. Les identifier et les reconnaître est de l’ordre de l’intime. Il suffit de parcourir l’article de wikipédia pour constater la complexité du sujet.
Je vous propose ici quelques bases de réflexion pour vous aider à mieux distinguer, comprendre et gérer vos émotions.

Sophrologie pour gérer ses émotions. Visage avec joie, sourire

Une émotion

C’est une réaction ponctuelle, instinctive et spontanée, qui se présente en général avec une intensité assez forte. Elle nécessite un déclencheur (ou stimulus) interne ou externe, c’est à dire qu’elle a une cause (réelle ou imaginaire). Elle va amener une réaction physiologique dans le corps : tremblement, accélération du cœur ou de la respiration, sudation, etc.

Un sentiment

C’est l’installation consciente et durable des ressentis, qui fait suite à une émotion initiale. Il se base également sur les pensées, avec une prise de recul sur l’évènement, et peut donc être entretenu ou ravivé. Il n’entraîne pas de réaction physiologique.

Une sensation (ou ressenti)

C’est le phénomène interne qui provient de ce que nous percevons du monde extérieur, à travers nos cinq sens, ou qui retraduit un état psychologique lié à une perception qui est généralement soit affective soit physiologique.

Une humeur

Elle ressemble beaucoup à une émotion, sauf qu’il n’y a pas de déclencheur et qu’elle s’installe de manière plus longue dans le temps, sans que cela soit forcément conscient. Elle peut teinter notre journée, voire une période plus longue. Il est d’ailleurs important de distinguer émotion et humeur : quand une humeur négative s’inscrit dans le fonctionnement quotidien, cela peut traduire un dysfonctionnement d’ordre psychologique.

Sophrologie pour gérer ses émotions : humeur, émotion, tristesse

Les six émotions primaires

Il existe généralement six émotions primaires qui sont identifiées et définies, car elles sont reconnues comme étant universelles et naturelles. C’est à dire qu’elles sont indépendantes de notre culture ou éducation : la joie, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût et la surprise.

La joie

Elle correspond au bonheur, à la satisfaction ou peut traduire une récompense suite à un évènement. Bien sûr, parmi toutes les émotions, elle est généralement la moins problématique à vivre. Il est par contre important de savoir la cultiver ! Autant nous mémorisons facilement nos émotions négatives, autant il n’est pas forcément spontané de noter nos ressentis positifs. Elle se traduit dans le corps par des gestes d’ouverture, par un ressenti de rayonnement intérieur et par la sécrétion d’hormones de bien-être (sérotonine, endomorphine, ocytocine, dopamine, etc.). Le corps ressent une douce chaleur et la respiration devient calme et ample.

La peur

Elle traduit un besoin de sécurité face à un danger (la menace étant réelle ou imaginaire). Les déclinaisons en sont nombreuses, depuis une légère appréhension jusqu’à la terreur totale, en passant par la phobie ou même la panique. Les manifestations corporelles touchent d’abord le ventre (digestion perturbée), les muscles (tremblements) et la peau (retrait du sang qui fait pâlir le visage, par exemple). Elle s’accompagne d’une libération d’adrénaline, hormone qui fait accélérer le cœur, augmenter la pression artérielle et amène une transpiration : nous voici prêts soit à fuir, soit à combattre !

La colère

Elle apparaît quand un besoin que nous jugeons important n’est pas respecté, quand notre espace est envahi ou quand ce que nous voulons ne se produit pas. Elle prend des formes très variées, depuis un léger ressentiment, jusqu’à l’explosion de rage, en passant par des formes de colère inexprimées. Cette émotion est en général mal vue et l’éducation nous a souvent appris à la réfréner : nous sommes souvent désarmés pour exprimer correctement cette émotion, la vivre pleinement sans blesser les autres et pouvoir réellement nous sentir mieux ensuite. Nous la retournons d’ailleurs parfois contre nous. Elle se manifeste dans le corps par une tension musculaire (notamment les mâchoires et les poings), un échauffement global et des palpitations dans la poitrine ou les tempes.

La tristesse

Elle traduit le sentiment de perte, par exemple d’une personne, d’un objet, d’un projet, de ses illusions, etc. Cette émotion n’est généralement pas agréable et s’accompagne souvent d’une humeur morose, qui peut s’installer. Elle a pourtant le rôle important de nous amener à nous mettre en retrait et passer le cap. La tristesse invite à vivre pleinement la période de deuil nécessaire, à affronter la douleur de la perte. Elle nous demande de prendre le temps d’apprendre ce qui doit l’être pour franchir cet évènement douloureux. Elle permet donc de digérer, de faciliter la transformation, de nous régénérer aussi, afin de mieux poursuivre notre chemin. Les ressentis physiques sont généralement localisés dans la poitrine, avec des sensations de resserrements.

Le dégoût

Il intervient pour nous montrer ce qui n’est pas bon pour nous, ce qui ne correspond pas à nos goûts ou à certaines valeurs de vie. La palette est donc très large et inclut la répulsion, le rejet, le refus et jusqu’à l’écœurement complet. Il s’agit donc plutôt d’un indicateur de nos préférences subjectives. Cette émotion s’accompagne parfois d’une certaine lassitude, en particulier pour des actions qui perdurent. C’est souvent le cas quand nous n’arrivons pas à modifier un comportement dont nous aimerions nous passer, comme par exemple parfois notre rapport à une addiction. Au niveau corporel, il se traduit par une fermeture du visage et globalement du corps, accompagnée par une diminution de nos sens (qui vont éviter l’objet du dégoût), voire par un haut-le-cœur.

La surprise

Elle intervient brièvement en réponse à une situation inattendue et laisse place ensuite rapidement à une autre émotion primaire. Il peut s’agir d’un simple étonnement, d’un sursaut ou même d’une stupéfaction complète. Elle se traduit par une perte momentanée de contrôle de nous-mêmes, avant que l’émotion suivante vienne la remplacer. Elle survient quand la routine ou un certain équilibre est interrompu : les personnes qui n’apprécient pas les surprises sont souvent celles qui souhaitent conserver le contrôle des situations et l’image d’elles-mêmes. Bonne ou mauvaise, la surprise déclenche les mêmes mécanismes corporels, en général le corps soit bondit, soit se fige l’espace d’un instant, le visage exprime la stupéfaction, les yeux écarquillés et la bouche bée, puis le cœur se met à battre.

Sophrologie et émotion : enfant surpris

Les émotions secondaires

Elles sont issues des six premières émotions et en sont soit des déclinaisons en intensité, soit des combinaisons à des degrés variés. La palette est donc beaucoup plus large et variée et vont dépendre de facteurs plus personnels.

Pour illustrer, en voici quelques exemples :

  • l’inquiétude ou l’indécision sont des dérivés de la peur
  • la honte est un mélange de peur, de dégoût et de colère
  • la jalousie est un mélange de peur et de colère
  • le découragement, un mélange de tristesse et de colère
  • la culpabilité, un mélange de peur, de tristesse et de colère
  • l’impatience, un mélange de colère et de surprise

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